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 ( yekaxim ♥ ) Hell is round the corner where I shelter.

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Maxim Lebedinski

Maxim Lebedinski
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MessageSujet: ( yekaxim ♥ ) Hell is round the corner where I shelter.   ( yekaxim ♥ ) Hell is round the corner where I shelter. EmptyLun 29 Aoû - 22:25
Hell is round the corner
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Yekatherina & Maxim
"Tout ce temps, tous ces visages, tous ces cris de jouissance, ces étreintes sans âme au petit matin, quand la nuit n'est plus, le jour n'est pas encore, ton orgasme prend fin, et tes yeux se dessillent, ta chambre n'est qu'un bordel, Baudelaire est mort et, dans tes bras, il n'y a qu'une putain." - Lolita Pille

Une cigarette. Je fouillais mes poches avant d'en sortir un paquet à moitié rempli, le tendant à la jeune femme face à moi, une vingtaine d'année, elle s'est trop maquillée, comme pour cacher le visage poupon qu'elle a toujours, elle sort à peine de l'enfance et me lance des oeillades sans prendre conscience qu'elle ne joue tout simplement pas dans la même cour. Je la scrute de haut, elle est petite, bien qu'elle tente de tricher, se hissant sur des talons plus grands que mon avant-bras. Je lui dis qu'elle ne devrait pas fumer. Elle rit et me rétorque que c'est mal venu pour un mec qui décroche même pas sa clope de son bec pour parler. Je lui parle de son âge. Elle me demande le mien. Puis je coupe court et continue ma route. Elle demande pour un verre. Je l'ignore. Elle continue. Et suite à mon manque de réaction, elle m'insulte, mais déjà mon esprit est ailleurs, déjà j'ai oublié son intervention éphémère dans ma journée. Je suis passé à autre-chose. Je tire machinalement sur la cigarette entre mes lèvres pincées et expire la fumée par les narines, laissant flotter autour de moi un nuage de fumée s'évanouissant dans la nuit. La nuit, mon refuge éternel. Le jour m'appelait tous les matins, mais mon unique amour ne naissait que lorsque le soleil touchait l'horizon de ses rayons de chaleur. L'astre céleste exprimait suite à cela sa présence, plus discrète, plus fine, plus subtile, et les lumières de la ville fleurissaient une à une dans les rues et les places titanesque de notre chère Moscou. Moscou était ma mère de substitution, elle m'enveloppait de ses songes, elle me berçait une fois la nuit déployée.
Mardi, jour de fermeture de l'Albion, je pouvais ainsi profiter des heures que je préférais dans les 24 sur la journée. Les lumières artificielles éclairaient les visages anonymes, les yeux vides ou trop remplis, les gens se rassemblaient pour célébrer les anniversaire, les mariages, les décès ou même la vie, car il ne fallait pas toujours de raison pour faire la fête. La plupart étaient là pour s'abandonner à la nuit, pour oublier le jour, pour évacuer les douleurs et frustrations.
Le parc Gorki était fidèle à la nuit comme au jour, mais les couleurs qui la paraient lorsque les crépuscule était passé le rendait plus beau que le jour, libérant son potentiel. J'aimais m'y promener. J'avais fait des efforts sociaux toute la semaine, m'enrichissant de bien des gens, là j'étais forcé de constater que j'éprouvais un besoin de solitude, loin du bar, loin des clients. Loin d'elle.

Cela faisait trois semaines que Yeka s'était tout naturellement imposée en nouvelle serveuse et j'avais toujours du mal de saisir pourquoi. Cependant j'avais cédé sous la menace, et même sans cela, elle revenait tous les jours, fidèle à ses promesses. Depuis le premier soir, nous nous limitions à de rares échanges sur le service en lui-même, une réflexion se perdant de temps à autre, je tentais de ne pas relever, même si l'impact qu'elle avait laissé pour moi le premier soir était inépuisable. J'avais beau me plaindre, elle m'était bien utile en soir de rush, et puis, elle ramenait de la clientèle, cependant et malgré ça, je ne parvenais pas à calmer cette rancoeur qui m'accablait quand je pensais à elle ou la voyais. Je n'étais pas fait pour la voir aussi souvent, je ne savais pas par quel miracle je parvenais à rester sain d'esprit malgré cette provocation journalière. Elle me hantait la nuit, je me souvenais de mes mains posées sur sa gorge déployée, ses couleurs libérant son visage, son air commençant à manquer. Je me souvenais de nos derniers mots échangés, et de cette manière que nous avions de toujours tenter de pousser l'autre dans ses derniers retranchements.
Je ne parvenais pas à effacer ses lèvres tentatrices de ma mémoire, le soir, lorsque je rentrais chez moi exténué, je restais encore une ou deux heures sans savoir trouver le sommeil. Elle écourtait mes nuits et pourrissait mes jours. Yeka m'avait empoisonné, et son poison était tel que même lorsqu'elle n'était pas là, je me souvenais d'elle, de ses formes, de ses regards aguicheurs, et de ses phrases mesquines. J'aimais sa violence. J'étais même accro à sa manière de s'adresser à moi.

Elle venait même hanter les seuls jours où je pouvais finalement m'arrêter de penser. C'était sans oublier la manière qu'elle avait d'obséder les gens, et ce, en bien ou en mal. Lorsqu'elle manquait à l'appel, les clients la demandait, la cherchait, me menaçaient d'un tas d'injure dans le cas où je l'aurais finalement virée. Je n'avais plus le choix de faire avec elle, si tant est que j'avais eu le choix un jour. Si pour moi elle pourrissait tout ce qu'elle touchait de ses ongles manucurés, les autres semblaient persuadé que tout ce qui rentrait en contact avec elle se transformait en or.
« Une putain, voilà tout » maugréai-je entre mes dents avant de m'asseoir sur la rive du lac, coudes sur les genoux, contemplant la rive d'en face d'où l'élevaient cris d'enthousiasme, sous la musique mouvementée sur laquelle ils sautaient dans tous les sens. J'enviais leur insouciance, j'enviais leurs histoires. L'un ou deux tombèrent dans le lac, poussés par d'autres, s'ensuivirent de nombreux rires. Je repensais soudain à Zofya et à la simplicité de notre relation, de cette facilité que nous éprouvions dans nos échanges, et au fait que rien ne provoquait le jugement chez l'autre. Si seulement tout le reste pouvait être aussi simple, si je pouvais ne pas être transporté par cette violence en moi, ce monstre qui criait famine, me mangeant de l'intérieur en attendant que je finisse par céder à son influence, me laissant naturellement transporter par ma rage intérieure, me poussant à des pulsions meurtrières. J'avais menti à Yeka, j'avais une peur. Et cette peur se caractérisait par la peur de moi-même, j'avais peur de cette violence qui m'animait de cette envie d'écorcher son visage, de lacérer sa peau, de dévorer ses entrailles avec mes dents. J'imagine que ce qui me différenciait d'un psychopathe était que je ne passais tout simplement pas à l'acte.

Je secouais la tête, tentant d'effacer ces sombres pensées de mon esprit, écrasant mon mégot, sortant une nouvelle cigarette à allumer. J'étais habituellement serein lorsque je m'installais à cet endroit, observant l'horizon. Aujourd'hui mon âme et mon coeur revêtaient des allures de poète maudit, le regard entre la lune et la fête en face, fumant cigarette par cigarette en tentant de taire le loup qui ne rêvait que de se déclarer à la nuit, animal et primitif. Sauvage et surtout instinctif.
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Yekatherina Zakhraov

Yekatherina Zakhraov
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MessageSujet: Re: ( yekaxim ♥ ) Hell is round the corner where I shelter.   ( yekaxim ♥ ) Hell is round the corner where I shelter. EmptyLun 29 Aoû - 22:52
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"Tout ce temps, tous ces visages, tous ces cris de jouissance, ces étreintes sans âme au petit matin, quand la nuit n'est plus, le jour n'est pas encore, ton orgasme prend fin, et tes yeux se dessillent, ta chambre n'est qu'un bordel, Baudelaire est mort et, dans tes bras, il n'y a qu'une putain." - Lolita Pille

La haine a un goût. Un goût âpre et amer, un goût qui reste sur la langue, qui engourdie la trachée, la gorge et qui s’insinue dans les poumons en une volute de fumée noire. La haine détruit tout, elle ronge la chair, la nécrose et laisse nos tissus biologiques putrides et morts. Voilà comment je me sentais, morte. Si à une époque j’avais été insouciante et heureuse - comme peut l’être la fille d’un mafieux ayant baigné toute sa vie dans ce milieu - ce n’était plus le cas aujourd’hui. Je ne me rappelais pas la dernière fois que j’avais ris, réellement, avec joie et conviction. Je ne me remémorais pas la dernière fois que les papillons de bonheur avaient voleté au creux de mon ventre, m’avaient chatouillé les entrailles… Impossible. Le dos calé contre les énormes coussins de mon lit, j’écoute mon coeur battre, les paupières closes. Depuis déjà quelques temps, il bat continuellement au même rythme. Plus de soubresauts, plus de micro-arrêt, plus d’accélération, plus de ralentissements. Je n’avais plus de raison d’avoir le coeur malmené … sauf depuis mes « retrouvailles » avec Maxim. Son odeur semble flotter autour de moi, ce parfum inoubliable, qui, je ne l’aurai pas cru, est resté gravé dans ma mémoire. Cette odeur musquée et virile. Je rouvre les yeux d’un coup en sentant mon coeur battre rapidement dans ma poitrine à la pensée de cet homme. Je me redresse dans le lit pour regarder autour de moi. Je l’étriperai pour me faire ressentir toutes ces choses, pour occuper autant mon esprit.

Tandis que je m’habille, rapidement, on toque à la porte. Je n’ai même pas le temps de me retourner qu’Alexei ouvre déjà la porte et passe sa tête. Son regard dévale mon corps à moitié nu puis remonte jusqu’à mon visage. Il ne peut pas s’empêcher de faire ça. C’est encore tout nouveau pour lui. Je ne prête même plus attention au fait qu’ils entrent tous dans ma chambre comme dans un moulin. Ici tout le monde se fout de l’intimité de tout le monde. Ca n’existe pas. On vit tous ensemble, point barre. Alors si on veut entrer dans une chambre qui n’est pas la notre sans permission, on y entre. Je me tourne pour lui faire face en attachant le bouton de mon short en jean.  « Nika, tu vas au rendez-vous ? » Je hausse un sourcil en le fixant :  « Ouais, bien sur, pourquoi ? » Il semble mal à l’aise. Il se balance d’un pied sur l’autre.  « Arrête de gesticuler, tu me donnes la gerbe… qu’est-ce-que t’as Alexei ? » Il entre et ferme la porte derrière lui. J’attrape rapidement un débardeur et l’enfile.  « On va t’accompagner. » Je m’arrête net pour lui lancer un regard noir.  « Pardon ? » Alexei ne bouge plus et n’ose pas me regarder.  « On va t’accompagner au rendez-vous … » Je m’esclaffe.  « J’avais très bien entendu ce que tu m’as dit… j’espérais juste que tu te sois planté… J’ai pas besoin de vous pour aller récupérer un paquet de fric Alexei … » Il plante son regard dans le mien, tentant de lui donner un peu de gravité. Je pousse un petit rire et lui tourne le dos. Je sais pourquoi ils tiennent tant à m’accompagner. Avec ce qu’il se passe en ce moment à Moscou, les rues ne sont plus sures, pour personne et encore moins pour les membres des différentes mafias. Nous nous liquidons les uns les autres dans l’espoir de faire le plus de morts possible et de chopper je ne sais quel trophée. J’attrape mon flingue et le glisse dans mon dos. Pas besoin de mon holster, il serait trop visible. Je rabats rapidement mon débardeur dessus et fais à nouveau face à Alexei. Ils me craignent mais ils craignent encore plus mon père. Si je viens à crever ou à être blessée, mon père se ferait une joie de les démembrer un à un. Non pas parce qu’il tient à moi comme à la prunelle de ses yeux, mais parce que je suis son meilleur élément et celle qui lui succédera par la suite.  « Non ! » C’est clair, net et sans appel. Alexei fait un nouveau pas dans ma direction, les mains tendues devant lui, paumes vers le haut. Il me supplie :  « Mais, Nika … » Je lui fonce pratiquement dessus, arme à la main. Il ne ma fallut que quelques secondes pour attraper mon flingue et le braquer sur le front du jeune :  « Tu fermes ta gueule maintenant Alexei. J’ai dis que j’y allais seule, point barre, pigé ?! » Il ferme les yeux en hochant doucement la tête tout en levant les mains de part et d’autre de sa tête en signe de reddition.

La nuit vient de tomber lorsque je sors de la bâtisse. L’air est frais mais la chaleur de la journée pèse encore et voile mon corps d’une légère couche de sueur. Nous nous étions donné rendez-vous au parc Gorki, dans un endroit reculé et légèrement caché. En quelques minutes je me retrouvais garée sur le parking du parc. La foule était dense au niveau des attractions, mais je contournais cette partie là pour rejoindre cet espace plus calme, où seuls quelques lampadaires éclairaient les lieux, de l’autre côté du lac; la vue était magnifique sur les milliers de petites ampoules éclairées comme un nuage de lucioles dans le ciel. Les cris des visiteurs qui s’amusaient résonnaient dans l’air. Alors que j’arrivais sur les lieux du rendez vous, une personne attira mon regard, comme si je l’avais repéré, comme si j’avais senti sa présence. Maxim. J’écarquillais rapidement les yeux. Il tourna son visage dans ma direction et nous nous regardâmes quelques secondes. J’allais m’approcher de lui lorsque trois hommes sortirent de l’ombre pour se diriger vers moi. Merde. Ils étaient déjà là, ils m’avaient vu arriver, ils nous avaient vus nous regarder Maxim et moi, ils se doutaient donc que nous nous connaissions. Fait chier. Fallait toujours que ce mec me pourrisse la vie !  « Messieurs … » Dis-je en me tournant vers eux, tout sourire. Les hommes hochèrent la tête et celui qui menaient les opérations fit un pas en avant, faisant clairement comprendre que c’était lui qui gérer les affaires.  « Yekatherina… Il est avec vous ? » me lança-t-il sans préambule en faisant un signe de tête en direction de Maxim. J’inspirais un grand coup.  « Oui ! » Si je ne répondais pas par l’affirmative, j’étais sure qu’ils n’hésiteraient pas à lui foutre une balle entre les deux yeux. Et oui, ça me faisait clairement chier. Je tournais la tête vers Maxim et plantais mon regard dans le sien. J'espérais simplement que le message était passé.
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Maxim Lebedinski

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MessageSujet: Re: ( yekaxim ♥ ) Hell is round the corner where I shelter.   ( yekaxim ♥ ) Hell is round the corner where I shelter. EmptyMer 21 Sep - 0:13
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"Tout ce temps, tous ces visages, tous ces cris de jouissance, ces étreintes sans âme au petit matin, quand la nuit n'est plus, le jour n'est pas encore, ton orgasme prend fin, et tes yeux se dessillent, ta chambre n'est qu'un bordel, Baudelaire est mort et, dans tes bras, il n'y a qu'une putain." - Lolita Pille

Il m'arrivait parfois, quand le matin, je passais de l'eau glacée sur mon visage, que je l'essuyais d'une serviette blanche immaculée, il m'arrivait encore de tomber face à face avec ce visage dans le miroir, ce visage recouvert d'éclaboussures du sang de mon paternel. Cet homme que j'avais eu tant d'indifférence à tuer. Cet homme qui n'avait été que la source noire de mes plus profonds malheurs. Il m'arrivait encore de voir mes yeux glacés contrastant avec la chaleur de ce sang tout fraichement parvenu à me souiller. Le drap immaculé se tachait d'un rouge vif et à l'intérieur de moi, j'étais forcé de constater que j'étais toujours cette personne, tout au fond. Si la chose était à refaire, je le referais. Cela faisait-il de moi un monstre ? Cela faisait-il de moi un psychopathe ? Initialement non, j'imagine, car je me rachetais peu à peu, pas à pas, me reconstruisant une âme non souillée, une âme calme. A part la luxure, rares étaient mes vices. Mais c'était bien différent à présent, tout comme à chaque fois que Yeka m'avait approché ces dernières années. Elle me poussait toujours dans mes derniers retranchements, me poussant toujours à révéler ce que j'avais de plus sombre et étrangement de plus sincère en moi. Je n'avais que rarement peur, mais ce qu'elle suscitait en moi m'effrayait, c'était ce visage remplit d'indifférence recouvert de ce sang maudit. Celui qui parcourait également mes veines. La colère. La colère au plus pur de sa forme. Le désir de faire souffrir, le désir de tuer, cet instinct que j'avais toujours refoulé.

Et paradoxalement le désir d'elle.

Elle avait laissé sa trace partout dans l'Albion si bien que je n'étais plus chez moi nulle part. Son odeur avait imprégné les lieux, flottant dans l'air, s'incrustant dans les murs, et dans les boiseries, se faufilant partout, me poursuivant partout sauf jusqu'aux chiottes. Quand ce n'était pas son odeur et sa présence au boulot, c'était son visage que je retrouvais dans mes conquêtes aux longs cheveux dorés, aux soupires de putains, aux rires narquois et aux regards flamboyants. Je la voyais partout. Elle possédait mon esprit comme une putain d'obsession, elle hantait chacun de mes pas. Elle était la caféine dans ma tasse le matin, le putain de goudron dans ma cigarette, encore à cette heure, lors de mon jour de congé, elle était cette ombre qui appuyait sa poitrine contre mon dos, enlaçant mes épaules de ses bras de démon, déchirant mon torse de ses ongles et mordant de ses canines acérées le lobe de mon oreille, chuchotant de sa voix suave. Laissant sur mon âme son empreinte dévastatrice. Me rappelant que je la désirais autant que je la haïssais, parce qu'au fond j'étais aussi déchiré qu'elle, aussi mauvais, taraudé constamment par cette partie de ma conscience qu'elle animait, cette part d'ombre qui faisait partie intégrante de mon existence.  J'aurais voulu hurler, lui dire de s'en aller, me recroqueviller et frapper ma tête de mes poings, mais elle avait pénétré mon esprit trop profond. Et je n'étais pas fou. Je ne voulais pas me laisser aller à ma folie, surtout.

Mais alors que je fume une énième cigarette, les yeux perdus dans le vague, je tourne la tête pour regarder autour de moi, et mes obsessions prennent forme dans une silhouette au loin, cette femme est là, s'illustrant dans la nuit comme la faucheuse venant finalement voler mon âme ou ce qu'il en reste à jamais. Moi qui m'animait si rarement, je me surprenais toujours à ressentir beaucoup trop de chose pour que ce soit humainement possible quand elle arpentait mes pensées de ses talons aiguilles. Mais je n'arrivais pas vraiment à définir si cette vision n'était que celle de mon esprit ou si c'était réellement elle en chaire et en os. La haine se propageait dans mon sang et dans mes artères et en même temps je répugnais de m'avouer que cette vision me charmait, quelle qu'elle fut. J'aurais voulu cracher sur mes pensées les plus enfouies, cracher sur cette part que je haïssais tant en moi. Le songe s'évanouit quand trois hommes s'approchèrent d'elle, visiblement pas enchantés. Je scruttais la situation, tandis qu'un élan d'adrénaline avait parcouru tout mon corps. Et tandis qu'après un court échange, Yeka tourna un regard équivoque vers moi, je ressentis toute cette adrénaline bouillir en moi. La sagesse ou la folie ?

Tandis que je restais un court instant, ne sachant pas auquel céder, je me rendis finalement compte que mon diable d'épaule était beaucoup trop puissant pour lutter. Yeka croyait que j'étais un air faible et si facile à dominer. Mais je n'avais jamais eu peur de la mort. Ils pourraient me tirer une balle entre les deux yeux, ce ne serait qu'un soulagement intense de voir que la tradition se perpétrait, et elle savourerait sans aucun doute le goût de ma cervelle, succube tentatrice. Je me levais alors nonchalamment, la mort pouvait me cueillir, j'étais sûr que l'enfer me siérait à merveille. Au lieu de me tirer tout bonnement, je me dirigeais calmement vers le groupe formé plus loin, écrasant tout d'abord mon mégot sur le sol. L'étincelle de folie au creux du regard et un presque sourire avait pincé le coin de ma bouche. Et quand j'arrivais à leur hauteur, je lançais avec un enthousiasme certain : « Yeka ! Que fais-tu là ? Quelle surprise... »  Une fois face à elle je lui lançais un regard provocateur, profitant du court moment où j'étais dos aux trois hommes pour ce faire. Je passais finalement mon bras autour de ses épaules d'un air plus qu'amical et regardait les trois hommes en prenant une clope dans ma poche d'une autre main : « Tu ne me présentes pas tes amis ? »  Si la mort ne m'effrayait pas, je ne partais pas sans arme sur moi, simple instinct familial, je l'imaginais, même si chaque matin j'hésitais, jamais je ne la quittais.

Si notre mort commune aurait été un charmant tableau et la libération finale de nos deux âmes tourmentées, et si cette idée aurait presque pu me faire bander, je restais sur le qui-vive, ignorant ce qui me prenait, pourquoi cet instinct de survie ne se réveillait que maintenant, je l'ignorais. Ce que je savais c'était que Yeka et sa proximité faisaient que son parfum heurtait à nouveau mes narines et que je ne parvenais pas à savoir s'il y avait alors une réelle liaison de cause à effet.
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Yekatherina Zakhraov

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MessageSujet: Re: ( yekaxim ♥ ) Hell is round the corner where I shelter.   ( yekaxim ♥ ) Hell is round the corner where I shelter. EmptyMer 21 Sep - 1:54
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La nuit est sombre, bien trop sombre pour les âmes fragiles, pour les âmes belles et vierges. Mais la nuit est le moment tant attendu des âmes viles, creuses et noires comme la mienne. Je suis damnée. Depuis ma venue au monde, je vis en Enfer. Je suis née en tuant ma mère. Comment peut-on vivre normalement après ça ? Comment peut-on seulement oser fouler le sol et promettre de répandre bonheur et joie alors que l’on est déjà un meurtrier ? Cette noirceur court dans mes veines, pourrit mon organisme par la racine. Et je ne suis pas la seule âme damnée ce soir, non, Maxim est là. Maxim me fait face. Maxim me fixe avec cette lueur malsaine qui fait vibrer son regard. Lui aussi il ressent. Il ressent ce lien qu’il y a entre nous, cet appel, ce truc étrange qui fait que je sais quand il est là. Mais ce n’est que la haine que nous éprouvons l’un pour l’autre, ce n’est que ce désir de nous étriper et de rayer l’autre de la surface de la Terre. Ce n’est que ça. Évidemment, quoi d’autre ?! Et malgré cette rencontre improbable, malgré le fait qu’il donnerait tout ce qu’il a pour me voir crever, il comprend le message que je lui fais passer tandis que les deux hommes dans mon dos continuent de nous fixer à tour de rôle. Nous n’avons plus le choix de toute évidence, nous devons jouer la comédie. Et même si je ne suis pas du genre à faire des efforts, même si d’ordinaire j’aurai laissé ces mecs buter n’importe qui, je ne peux pas leur laisser le privilège d’ôter la vie à Maxim. C’est à moi qu’elle appartient, c’est moi qui décide, et personne ne le touchera jamais. Jamais.

Il me fixe de ses yeux bleus, aussi clairs que deux gouttes d’eau, des puits sans fonds dans lesquels je glisse, longtemps, et je perds pieds. Ce mec me rend dingue, il me retourne le cerveau comme on retourne un pancake dans une poêle à frire. Il m’achève, me roue de coups, me fait suffoquer d’un seul regard. Mais je ne veux pas l’admettre. Je ne veux pas qu’il sache l’emprise qu’il a sur moi, sur mes émotions, sur mes états d’âme. Il ne doit pas savoir qu’il suffit d’un seul de ses regards, d’un seul de ses mots, de ses soupirs pour que je remette tout en question, pour que je redevienne cette putain d’adolescente en mal d’amour. Saloperie de petite merdeuse insignifiante. Je ferme les paupières quelques secondes, je m’étire la nuque comme pour chasser ces pensées néfastes, ces sentiments nauséabonds qui encerclent mon coeur. Je pense à Lev. Je pense à ce qu’il me ferait s’il me voyait aussi faible. Il me giflerait. Il me frapperait jusqu’à ce que je perde connaissance. Il me rendrait plus forte et il effacerait ces putains de sentiments merdiques qui me ramènent des années en arrière, qui m’engluent, qui font que je ne suis qu’une faiblarde. Mais je ne suis plus cette fille. Je ne suis plus rien. Juste cette foutue enveloppe vide. Rien.

Maxim se redresse pour me faire face. Il me défie l’enfoiré. Mais je n’ai rien à jouer, je me fiche de savoir ce qu’il va décider. S’il le lève, tant mieux, s’il ne bouge pas, tant pis. Il se fera tuer. Et je serai obligée de buter ces mecs pour avoir touché à ce qui m’appartient. C’est comme ça, c’est la vie. La loi du plus fort, la loi de celui qui dégainera son engin le plus vite, la loi de celui qui n’a pas peur, qui n’a plus peur. La loi de la vie ou de la mort. Et il se rapproche de moi, de sa démarche assurée, comme s’il avait fait ça toute sa vie. Il est la nonchalance faite homme. Un sourire en coin étire mes lèvres et je secoue la tête, faisant voler mes boucles blondes. D’un mouvement qui se veut parfaitement calculé, je fais vole face, envoyant mes longues mèches aux couleurs des blés dans mon dos. C’est sexy, ça leur fait tourner la tête, ça les distrait, je le sais, c’est toujours comme ça. A force de réfléchir avec leur queue, ils ne s’en rendent même plus compte, mais finalement le sexe fort est bien celui de la femme; Ce sont les chattes qui dirigent le monde, c’est comme ça. Il suffit que j’écarte les cuisses pour tout obtenir d’un homme, pratiquement tout. Les hommes me regardent et je leur offre le parfait sourire. Pas celui qui se veut charmeur, ni celui qui se veut gentil ou sincère, non, celui qui veut dire « que croyez-vous ? ».

Maxim arrive rapidement à ma hauteur, son parfum vole jusqu’à moi, m’enveloppe et je me laisse porter. Je me noierai dans ce foutu parfum, j’irai le respirer à même sa peau nue, j’irai lécher les perles salées de sa sueur, glissant le long de sa colonne vertébrale, pour récupérer l’essence même de son odeur de mâle. « Yeka ! Que fais-tu là ? Quelle surprise... » Oh oui, joue l’innocent pour moi. Joue, entre dans la danse avec moi, valse avec moi. Son regard est provocateur, ses lèvres ourlées esquissent un sourire narquois. Et finalement il passe son bras autour de mes épaules, avant de me couler un regard en biais. « Tu ne me présentes pas tes amis ? » Il est bien téméraire. Je hausse un sourcil en le regardant, tandis qu’il cherchait une cigarette. J’en profitais pour poser une main sur son pectoral avant de me pencher vers lui et d’attraper sa lèvre inférieure de mes dents, avant d’y faire courir ma langue. Mes lèvres capturèrent enfin les siennes dans un baiser vengeur, ma langue venant provoquer la sienne. Je m’écartais de lui en rejetant la tête en arrière, laissant un petit éclat de rire briser le silence. Je reportais finalement mon regard sur les hommes. Leurs regards étaient sceptiques. Je ne me comportais jamais comme ça. J’étais toujours cette femme froide et sans coeur, qui faisait les choses vite et bien, peu d’échanges, pas de bavardages, ni d’étalages. Mais je sentais que cette soirée allait être différente. Je le savais dès que j’avais quitté la baraque. Et faire croire que j’étais distraite par Maxim alors qu’en réalité j’avais pleinement conscience de chaque geste que faisaient mes camarades allait finalement m’être bien utile. Tromper pour mieux régner. Je frappais finalement la poitrine de Maxim :  « Souviens-toi de ce dont on a parlé dans la voiture, chéri. » Je n’allais pas dévoiler toutes les informations tout de suite. Et de toute évidence les hommes nous prenaient pour un « couple », il était donc évident que Maxim était censé être au courant de l’affaire.  « Messieurs, Nikolaï, il est avec moi. Recruté récemment, il m’accompagnera désormais dans notre business… Cela vous pose-t-il un problème ? » grognais-je en reprenant soudainement tout mon sérieux, mes yeux lançant un regard noir en guise de mise en garde; Les hommes hochèrent la tête à l’unisson.  « Bien. A présent, allons un peu à l’écart je vous prie ! » Je devais mener la danse. Maxim sortit une cigarette et la porta à ses lèvres avant de l’allumer. Je le laissais tirer une bouffée avant de la lui voler et de la coincer entre mes lèvres. Je lui envoyais un clin d’oeil avant de me dégager de son étreinte et d’entrainer le petit groupe dans un coin reculé et sombre, vérifiant que Maxim nous suive. Je n’allais pas le lâcher.
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