Anastazja est née dans une famille parfaitement dysfonctionnelle. En fait, on ne pourrait vraiment qualifier de famille ce père qui s’est sauvé avant même sa venue au monde et cette mère qui a toujours fait passer son addiction à la drogue avant sa fille unique. Ses grands-parents avaient depuis longtemps coupés les ponts avec sa mère, ainsi Ana n’a jamais réellement eue de famille, apprenant très jeune à s’occuper d’elle-même. ▼ Lorsqu’elle avait dix ans, elle a trouvé le corps sans vie de sa mère, la seringue d’héroïne encore plantée dans son bras. Elle se souvient encore de n’avoir rien ressenti en comprenant la mort de sa mère, allumant simplement la télé pour regarder un Disney sans que sa mère l’embête parce que le son était trop fort. Elle a réussi à vivre seule un petit bout de temps malgré l’odeur dégoûtante du cadavre, jusqu’à ce que ses voisins appellent les services sociaux. Elle a aussitôt été placée en famille d’accueil, mais les choses ne se sont pas très bien passées. ▼ Ayant un caractère plutôt difficile – on ne peut lui en vouloir, n’ayant jamais reçu d’amour maternel – elle s’est attirée de nombreux ennuis et a passé toute son adolescence ballotée de famille en famille, sans jamais réellement trouver sa place. ▼ Elle a bien tenté de s’émanciper dès l’âge de quinze ans, mais vu son lourd passé et son instabilité générale, on ne lui a pas accordé ce droit. Certains psychologues l’ont d’ailleurs étiquetée comme étant psychopathe, vu son manque d’humanisme, son incapacité à s’attacher à qui que ce soit, et son comportement antisocial. ▼ À l’âge de dix-huit ans, elle a volé tous les objets de valeurs chez la famille qui l’accueillait et s’est achetée pas mal de cocaïne avec l’argent. Depuis, elle y est accro, rien ne lui procure autant de bonheur que cette petite poudre blanche. Une sensation de contrôle total, une confiance en soi absolue. ▼ Détestant les études, elle a abandonné l’école très jeune. Comme elle n’a pas non plus d’aptitudes particulières pour travailler avec le public, c’est tout naturellement qu’elle a décidé de se servir de l’un de ses plus grands atouts : sa beauté physique. Elle est devenue stripteaseuse, prenant un malin plaisir à sentir le regard des hommes sur elle. Ses pourboires se font toujours généreux, parce qu’elle n’est pas timide. Elle aime se dévêtir face à eux, entretenir leurs fantasmes. On pourrait croire qu’elle consomme de la drogue pour palier à sa nervosité, mais c’est tout le contraire : elle aime son métier, elle y excelle. ▼ Sa consommation de cocaïne a un peu dérapée dernièrement, et comme elle devait pas mal d’argent à son vendeur, elle a décidé de travailler pour lui. Elle vend donc de la drogue à certains clients du club, ou à ses connaissances. Ça lui a permis de rembourser sa dette, et ça l’aide à désormais payer sa propre consommation. ▼ Même si elle se sent souvent vide de l’intérieur, elle est excellente pour masquer son manque général d’empathie. On pourrait croire qu’elle est une jeune femme douce et pleine de compassion, parce qu’elle s’offre toujours pour écouter les confidences, pour conseiller les gens. Mais ce n’est qu’un moyen comme un autre d’en apprendre davantage sur les gens, de découvrir des secrets qu’elle pourrait éventuellement utiliser à son propre avantage.