Statut : Célibâtarde Profession : Officiellement serveuse à l'Albion, officieusement affranchie - assassin pour son père (chef de la Podolskaïa) Origines : Americano-russe native de Moscou Messages : 240
Sujet: LEVINA > When the world collapse. Sam 1 Oct - 2:31
When the world collapse Ce ne sont pas nos mots, nos pensées ou notre passé qui nous définissent, mais bien nos actes. Ce sont nos agissements qui définissent qui nous sommes réellement, et qui nous continuerons d’être. Penser reste une action privée, parler peut ne pas être significatif. Dire pour citer, pour accuser, dénoncer mais sans le penser vraiment. Combien de fois ai-je dit « Oui » à Alexander sans jamais le penser une seule seconde, en rêvant de pouvoir de lui éclater la tête contre le mur et de lui piétiner le visage à coups de douze centimètres ? Je n’ai jamais connue ma mère, morte par ma faute. Mon père, ou plutôt devrais-je nommer cet homme comme mon « géniteur », me l’a bien assez répété et rabâché. Je suis celle qui lui a enlevée sa femme. Celle qui l’a faite crever comme de la merde sur cette foutue table d’accouchement. Je n’ai pas eu de père, je n’ai jamais su ce qu’était l’amour et la tendresse. Je n’ai jamais compris le concept, ni ce que ça pouvait apporter à une personne. Puis Miroslav est entré dans ma vie. Comme un putain d’ouragan. Il a tout dégagé sur son chemin, il m’a inondée de lumière alors que ma vie n’était faite que de ténèbres et de noirceur. Il m’a montré ce que l’amour, sa puissance, pouvait faire sur une vie. Comme ce sentiment pouvait agir sur un être, une âme. Il m’a chamboulée, m’a appris à m’ouvrir, à regarder le monde autrement. Je n’étais plus cette gamine abusée par des hommes qui avaient l’âge d’être son père. Je n’étais plus cette fille sans identité, à qui personne ne tenait assez. enfin, je devenais cette personne bien trop importante dans la vie d’une personne. Et il l’a tué. Simplement, cruellement, sous mes yeux. J’ai vu son sang tacher le béton, je l’ai vu agoniser, se vider de ce liquide si précieux sous mes yeux, alors qu’ils prononçaient ces trois mots qui comptaient tellement pour moi. Aucune personne n’a su me détruire comme Alexander Zakhraov l’a fait. Comment un être peut-il détruire ainsi sa création, sa progéniture, son enfant ? Comment peut-on seulement songer à faire ça ? Et aujourd’hui, je payais à nouveau le prix de cette vie qu’Alexander m’avait offerte. J’étais la fille d’un salaud et à présent je servais d’appât. Impossible de savoir ce qui était le plus malheureux dans cette histoire… Le fait que mon père ne viendrait jamais au rendez-vous ? Le fait que j’allais crever comme une sale chienne sans que personne ne le sache ? Ou le fait que ces mecs perdaient leur temps ? Alexander ne tenait pas à me perdre, bien au contraire, je devais reprendre les rênes de sa petite affaire par la suite, mais jamais il ne mettrait les pieds dans cette merde. Surtout pas s’il y avait un risque pour qu’on lui tire un balle entre les deux yeux.
Tous mes sens sont embrouillés. Je suis incapable de discerner quoi que ce soit, les odeurs se mélangent alors que j’inspire profondément. Une douleur dans les côtes m’arrache un gémissement, ils m’ont bien amochée de ce côté là les enfoirés. Rapidement j’essaie de faire un check-up de mon état. Mes bras sont attachés dans mon dos, par les poignets, ce doit faire un certain temps étant donné que je ne sens quasiment plus mes épaules. Je suis sur une chaise, en métal, je le sens au revêtement contre ma peau nue. Je tente d’ouvrir les yeux, doucement, mais dans tous les cas, prendre des précautions ne sert plus à rien, mon gémissement de douleur les a déjà averti de mon réveil. J’ai beau papillonner des paupières, tout est toujours aussi noir autour de moi. Quelque chose me couvre la vue. Un sac, ou un truc comme ça. Je grogne. Ils ont peur de me fixer dans les yeux pendant qu’ils s’éclateront à me découper la chaire ? Bande de lopettes. Je continue mon introspection. Mes pieds sont attachés et je ne peux plus rien bouger. Mon corps tout entier semble endormi. Depuis combien de temps suis-je ici ? Quelle heure est-il ? Les souvenirs me reviennent par vague. J’ai quitté la maison jeudi soir à dix huit heures trente, en disant à Sergeï que j’allais chez Lev. Mais bien sur, je n’ai envoyé aucun message à Lev pour l’avertir de mon arrivée et Sergeï savait que je ne serai pas de retour avant une bonne dizaine d’heures… Ca devait donc faire plus de dix heures que j’étais ici, entre les mains de ces fils de putes.
« Alors bande d’enculés, vous voulez pas me regarder dans les yeux pendant que vous faites mumuse ? » Dis-je fortement, d’une voix éraillée - bien trop éraillée d’ailleurs. Mes cordes vocales sont douloureuses, comme si elles avaient été grattées de l’intérieur. Ma gorge me brule comme si on s’était amusé à m’enfoncer un tuyau dans la gorge. J’avale difficilement. Puis je me mets à rire. Le chasseur à la place de la proie, comme c’est ironique. Ainsi, voilà comment on se sent, démuni et impuissant. Soudain, le voile noir se lève. La lumière me fait plisser les yeux, mais elle n’est pas vive, ce doit seulement faire longtemps que je suis dans le noir. Une silhouette sombre me fait face. Je ne vois pas les traits de son visage, mais sa carrure est imposante, elle me fait penser à celle de Sergeï. D’autres silhouettes toutes aussi sombres apparaissent dans mon champs de vision. Je lève les yeux au ciel tandis que le visage du premier se fait plus net. Immonde. Leurs odeurs putrides de barbac avariée me montent aux narines et j’ai un haut le coeur. Je serre les mâchoires en fermant les yeux. Faire abstraction. Penser à autre chose. Lev. Je dois penser à Lev. A ce qu’il m’aurait dit. Il m’aurait frappée jusqu’à ce que je perde connaissances, jusqu’à ce que je sois plus forte que tout ça. Je rouvre violemment les yeux pour poser un regard noir et emplit de haine sur l’homme qui me fait face. Je suis en position de faiblesse mais il peut lire dans mon regard tout ce que je lui ferai vivre quand j’aurai réussi à me barrer de là. Soudain, ma tête vole sur le côté, mon cou ne semble plus avoir la force de porter ma tête car celle-ci pend quelques secondes sur le côté avant que je ne puisse la redresser. La sang a envahi ma bouche. Je récolte le liquide sur ma langue en clignant plusieurs fois des yeux. Lev m’a appris a encaisser, même Sergeï lors de nos entrainements, mais pas pendant dix heures de suite et il semblerait que ce ne soit pas le premier coup de la journée. L’homme attrape ma mâchoire douloureuse dans son énorme main. Ses doigts s’enfoncent dans mes joues, dans mes gencives abimées par les coups. Son visage n’est plus qu’à quelques centimètres du mien, son nez frôle ma joue et il inspire longuement en fermant les yeux. L’enflure est en train de se faire un trip sur moi. Le bruit de son inspiration me donne envie de vomir. Mon corps se met à trembler mais je tente de retenir les vibrations de mes membres, ils ne doivent pas voir. « Espèce de sale chienne… Je vais enfin pouvoir m’éclater avec toi. Il parait que … » Commence-t-il en reculant le visage pour me regarder mais je ne le laisse pas finir et lui crache mon sang au visage. La goutte roule sur la joue et je souris : « C’est ta mère la chienne, sale fils de pute. » Le coup est aussi violent que bruyant. Cette fois c’est son poing qui entre en collision avec ma tempe. Pendant quelques secondes je n’entends plus rien si ce n’est mon coeur qui résonne dans ma tête. Lorsque je recouvre la vue, le mec est en train de défaire sa braguette : « Salope ! Il parait que t’es une vraie gobeuse de bites… On va voir si tu fais toujours la maligne après qu’on te soit tous passés dessus… » Je reste de marbre en ne fixant que ses yeux. S’ils pensent m’impressionner avec ces conneries. Je serai déjà crevée avant qu’ils ne puissent m’enfoncer quoi que ce soit dans n’importe quel orifice. Les hommes rient autour de nous mais je ne les regarde pas. Je me concentre seulement sur cet enfoiré qui me fait face. Il a pratiquement sortie son infâme queue et s’approche de moi lorsque je pousse sur mes pieds pour me balancer en arrière. Lui donnant un coup au passage. Je l’entends grogner mais c’est principalement mon propre grognement de douleur qui résonne dans ma cage thoracique. La chaise est lourdement tombée sur le dos. Mes poignets sont coincés sous le poids de mon corps mort. La douleur est presque intenable mais je prends sur moi et tente de me tourner sur le côté mais une main m’agrippe violemment les cheveux et me relève par cette prise. Je hurle pour de bon et bouge dans tous les sens mais rien n’y fait. On ne me relâche pas. Au contraire on me tire vers une sorte de bassin rempli d’eau. J’essaie vainement de pousser contre la main mais celle-ci est puissante et mon cou cède. Mon visage heurte violemment le rebord en pierre, quelque chose cède sur mon visage, ma peau se fend et le sang se met à couler abondamment avant qu’on m’enfonce la tête entière dans une eau gelée. Je n’ai pas eu le temps de reprendre mon souffle et je sens déjà l’air me manquer, l’eau entrer dans mes poumons. Je m’agite mais la chaise me tient fermement en place.